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27 novembre 2008

Crise économique actuelle: 1 Causes et contexte

La crise que traverse, depuis plus d'un an, l'économie mondiale, et qui a pris depuis septembre, la forme d'une crise financière aiguë, est la dernière manifestation d'une crise globale du système capitaliste, dont les premier signes sont apparus au cours des années 70.

 

Cette crise repose sur une contradiction fondamentale de ce système, entre la nécessité de créer sans cesse de nouveaux marchés pour vendre une production en hausse constante, et le fait que la création de ces marchés engendre de nouveaux producteurs, qui vont accélérer à leur tour ce besoin de nouveaux marchés: ce besoin d'expansion commerciale croît donc de manière exponentielle, et aboutit tôt ou tard à ce que les marchés nouveaux ne permettent plus d'absorber la croissance de la production, engendrant une crise de surproduction.

 

Pour faire face à cette crise, l'une des réactions des gouvernements, et en particulier du gouvernement Reagan aux États-Unis, fut de favoriser le crédit, et d'aggraver la dette nationale en lançant de grandes politiques de dépenses (la "guerre des étoiles"): une double manière de créer un marché artificiel ou, au mieux, anticipé. Une telle politique peut être efficace lorsque qu'une économie connaît un bref ralentissement, afin d'éviter que ce ralentissement ne s'aggrave, ou pour relancer une économie, prête à la croissance, mais à laquelle manque le coup de pouce initial.

 

Face à une crise générale continue, ce type de mesures ne peut avoir d'effet que provisoire. En 1987, une nouvelle crise se produit, l'effet des mesures reaganiennes s'étant estompée. Cette crise se dissipe cependant relativement vite, car elle coïncide avec l'ouverture des sociétés bureaucratiques chinoise et est-européeennes, nouveaux marchés de grande ampleur qui donnent au système global un répit provisoire.

 

Dès la moitié des années 90, cependant, un certain ralentissement se produit à nouveau: les nouveaux marchés commencent à devenir de nouveaux concurrents, faisant réapparaître la crise de surproduction. Les investisseurs à la recherche de profits rapides se détournent de la production traditionnelle et investissent en masse dans les technologies nouvelles, bien au-delà des potentialités réelles de ces technologies, créant ainsi un nouveau marché artificiel. C'est la bulle "internet", qui éclate en 2000 et les années suivantes.

 

La destruction de la part artificielle de ce marché conduit le gouvernement Bush à la même réaction que le gouvernement Reagan 20 ans plus tôt, mais à un nouveau degré: hausse du crédit et dépenses militaires. Dans la hausse du crédit,le premier rôle est tenu par les désormais fameuses "subprimes", fondées sur le pari, tout aussi irréaliste que la "bulle internet", d'une croissance infinie, et rapide, des valeurs immobilières.
Sur le plan militaire, à la factice "guerre des Etoiles" a succédé la vraie guerre d'Irak, qui justifie un endettement monstrueux de l'Etat américain, et permet à nouveau de donner un bref répit à son économie. Mais, comme en 1987, cette politique voit ses effets rapidement diminuer. L'économie ralentit, révélant le caractère artificiel de la croissance du crédit. La crise des subprimes se déclenche, d'abord de manière progressive à partir du second semestre 2006, avant d'entraîner la gigantesque crise financière de ces derniers mois.

 

Il est probable que cette crise du crédit n'en est qu'à ses débuts: après les particuliers incapables de payer leurs emprunts hypothécaires, les fonds de placements immobilier, puis l'ensemble du système financier, la crise du crédit pourrait s'étendre aux collectivités locales, dont l'endettement fut aussi l'un des facteurs de relance économique de ces dernières années, et enfin, le crédit à la consommation le plus répandu, les cartes du crédit: l'aggravation de la crise risque en effet de multiplier les cas de ménages incapables de rembourser à la fin du mois les dépenses faites au cours de celui-ci. Or l'usage de la carte de crédit est un rouage essentiel des marchés les plus développés, et particulièrement américain.

2e Partie: les plans de relance, 1 économie

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Commentaires
A
pas mal ce blog!
I
D'une manière globale, la croissance ne peut être infinie.<br /> <br /> Pour certains, <br /> Le marché se devaient de rapporter toujours plus d'argent et sortir toujours gagnant.<br /> <br /> Ce système a révélé ses propres limites.
C
Merci de vos commentaires, "immobilier"!<br /> Les dirigeants financiers n'ont rien exagéré. Le rôle qu'ils ont joué dans la crise n'est que la conséquence de la crise générale de surproduction du système capitaliste: d'une part, le faible rendement des investissements industriels, d'autre part la nécessité de "stimuler" artificiellement la consommation explique cette soi-disante exagération: il s'agit toujours là de faire passer une contradiction fondamentale et définitive du système pour un défaut passager dû à des excès individuels.
I
La politique menée par certains dirigeants de la finance a très certainement été exagérée.<br /> La politique du crédit a abouti logiquement sur un éclatement.<br /> <br /> Les effets de cette crise sont à l'heure actuelle en partie sous estimés. Résorber l'ensemble de ses effets sera long. <br /> <br /> La mondialisation impacte de plus en plus durement l'ensemble des ménages et des secteurs économiques.<br /> <br /> Les états semblent parfois démunis fassent à la puissance des marchés financiers.
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