Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Divergence
Derniers commentaires
25 mars 2009

La Révolution Permanente 1

La rubrique (« catégorie ») Lectures marxistes commence donc par « La Révolution permanente »(1928-1931) de Léon Trotsky.
Note: les n° de pages renvoient à l'édition de poche, chez Idées-NRF-Gallimard, 1964. L'ouvrage (sans la préface de l'édition française) et consultable en ligne ici.

Dans cet ouvrage, Léon Trotsky expose la théorie de la révolution permanente, qu'il avait développé, après Parvus, dès avant 1905.
« La révolution permanente, au sens que Marx avait attribué à cette conception, signifie une révolution qui ne veut transiger avec aucune forme de domination de classe, qui ne s'arrête pas au stade démocratique mais passe aux mesures socialistes et à la guerre contre la réaction extérieure, une révolution dont chaque étape est contenue en germe dans l'étape précédente, une révolution qui ne finit qu'avec la liquidation totale de la société de classe. » (introduction p.40)

Raison du choix de ce livre:
1 Histoire
Cet ouvrage est essentiel pour les deux domaines développés dans ce blog, la lutte politique et l'analyse historique.

La question des stades historiques, et des conditions de passage d'un stade à l'autre est un élément essentiel d'une théorie générale de l'histoire. Bien que chez Trotsky, elle ne concerne que le passage du capitalisme au socialisme, il est intéressant de l'étendre, sous certaines conditions, à d'autres périodes de l'histoire. Ce sera abordé plus tard, dans les textes relatifs à une approche générale de l'histoire.

2 Validité générale de la théorie
Ici, on abordera surtout le versant politique.
Comme l'indique Trotsky lui-même, cette théorie ne vaut pas pour la seule Russie, mais aussi pour tous les pays « arriérés »:
« D'après le schéma de l'évolution historique élaboré par le " marxisme " vulgaire, chaque société arrive, tôt ou tard, à se donner un régime démocratique ; alors le prolétariat s'organise et fait son éducation socialiste dans cette ambiance favorable. Cependant, en ce qui concerne le passage au socialisme, les réformistes avoués l'envisageaient sous l'aspect de réformes qui donneraient à la démocratie un contenu socialiste (Jaurès) ; les révolutionnaires formels reconnaissaient l'inéluctabilité de la violence révolutionnaire au moment du passage au socialisme (Guesde).
Mais les uns et les autres considéraient la démocratie et le socialisme, chez tous les peuples et dans tous les pays, comme deux étapes non seulement distinctes, mais même très écartées l'une de l'autre dans l'évolution sociale. Cette idée était également prédominante chez les marxistes russes qui, en 1905, appartenaient plutôt à l'aile gauche de la II° Internationale. Plekhanov, ce fondateur brillant du marxisme russe, considérait comme folle l'idée de la possibilité d'une dictature prolétarienne dans la Russie contemporaine. Ce point de vue était partagé non seulement par les mencheviks, mais aussi par l'écrasante majorité des dirigeants bolcheviques, en particulier par les dirigeants actuels du parti. Ils étaient alors des démocrates révolutionnaires résolus, mais les problèmes de la révolution socialiste leur semblaient, aussi bien en 1905 qu'à la veille de 1917, le prélude confus d'un avenir encore lointain.
La théorie de la révolution permanente, [...] ,déclara la guerre à cet ordre d'idées et à ces dispositions d'esprit. Elle démontrait qu'à notre époque l'accomplissement des tâches démocratiques, que se proposent les pays bourgeois arriérés, les mène directement à la dictature du prolétariat, et que celle-ci met les tâches socialistes à l'ordre du jour. Toute l'idée fondamentale de la théorie était là. Tandis que l'opinion traditionnelle estimait que le chemin vers la dictature du prolétariat passe par une longue période de démocratie, la théorie de la révolution permanente proclamait que, pour les pays arriérés, le chemin vers la démocratie passe par la dictature du prolétariat. Par conséquent, la démocratie était considérée non comme une fin en soi qui devait durer des dizaines d'années, mais comme le prologue immédiat de la révolution socialiste, à laquelle la rattachait un lien indissoluble. De cette manière, on rendait permanent le développement révolutionnaire qui allait de la révolution démocratique jusqu'à la transformation socialiste de la société.
» (pp 41-43)
3 La méthode transitoire
La théorie de la révolution permanente est d'autre part à la base de la méthode transitoire, dont le Programme de transition, texte fondateur de la Ive internationale est l'expression première.  Nous l'aborderons dans le prochain article.

Publicité
Commentaires
Divergence
Publicité
Newsletter
Divergence
Publicité