Relance
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Demain aura lieu une grande grève interprofessionnelle en France, mouvement qui sera très attentivement suivi non seulement dans ce pays mais ailleurs en Europe. L'année qui commence risque bien d'être décisive pour l'avenir des luttes partout dans le monde, alors que les licenciements massifs se succèdent à un rythme accéléré, et que les gouvernements tentent des "plans de relance" sans beaucoup de conviction.
La peur de la colère ouvrière est par ailleurs palpable dans tous les rangs du pouvoir. Même si, ils le répètent, le risque actuel est plus d'une multiplication de conflits locaux et partiels que d'un véritable mouvement général.
La bourgeoisie, tout en préparant des séries de "réformes" visant à affaiblir les travailleurs et faciliter leur exploitation, est dans une situation assez attentiste, se sentant désarmée face à cette crise dont l'ampleur l'a pris de court, et face aux risques de mouvements sociaux importants. Nous sommes indéniablement entrés dans une période favorable à une offensive ouvrière. Mais l'absence d'une direction révolutionnaire claire risque de déboucher sur des échecs successifs.
A cet égard, la grève de demain résume toute l'ambiguïté de ces actions de "24 h": des actions qui, par leur inefficacité, risquent de décourager les travailleurs et renforcent ceux qui s'opposent aux luttes. Seule une grève générale illimitée, avec des revendications claires et radicales: fin des licenciements, expropriation des banques, contrôle ouvrier, etc.. appuyée sur une mobilisation unitaire de toutes les organisations de travailleurs et dirigées contre le gouvernement bourgeois pourra offrir de véritables perspectives.
Face au danger, le pouvoir tente de désarmer par tous les moyens l'opposition: la criminaliser par toutes sortes de poursuites judiciaires, lui ôter toute efficacité au nom du "public" grâce au fameux "service minimum". Mais surtout se servir de l'échec même du capitalisme pour réaffirmer sa légitimité absolue! Au nom d'un "réalisme" qui est avant tout invitation à la résignation, on invite à repousser à "plus tard" toute action revendicatrice: ce n'est pas le moment de faire la grève, déclarent les chiens de garde du capitalisme. C'est qu'ils ont parfaitement conscience que dans la situation présente, la simple défense des acquis minimums est une remise en cause implicite du système.
Plus que jamais, l'humanité est confrontée à l'alternative du socialisme ou de la barbarie capitaliste, cette dernière ayant à la fois le visage d'une exploitation accrue, des guerres contre les peuples et de la destruction peut-être irréversible de l'environnement.
La bourgeoisie a peur. Et comme tout animal pris au piège, elle s'agite en tout sens, prête à tout pour survivre. Les travailleurs doivent prendre cette peur pour ce qu'elle est: l'aveu par la bourgeoisie de sa faiblesse et de son impuissance, l'aveu que la force est du côté des travailleurs, et qu'ils doivent s'en servir pour mettre fin à l'exploitaiton capitaliste et instaurer une société juste et équilibrée. Le vrai réalisme, celui de l'espoir et non de la résignation, est de leur côté.