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13 décembre 2008

Le NPA: couvrir ou affronter les directions syndicales?

Le NPA va-t-il suivre les bonnes traditions de la LCR, en protégeant sur leur gauche les directions syndicales? Faisant "pression" sur elles plutôt que de dénoncer leurs trahisons? J'espère qu'il n'en sera rien.

J'espère que le NPA va clairement et fermement dénoncer le rôle de ces directions et lutter contre elle dans les syndicats, appeler les travailleurs à en reprendre le contrôle.

Mais les articles sur la Grèce en page d'accueil du site du NPA n'incitent pas à l'optimisme.

Les militants du NPA doivent être très attentifs aux infos qui leur sont données, multiplier les sources (avec le net, c'est assez facile): c'est une condition impérative d'un fonctionnement vraiment démocratique du parti!

Concernant la grève générale et le rôle des directions syndicales, on peut lire dans le dernier article du site de la NPA:

"mercredi, la journée de grève générale contre les salaires et les statuts de misère a été fort bien suivie, et surtout , les calamiteuses manoeuvres du ministre Karamanlis n'ont pas marché : les directions des syndicats (GSEE, confédé du privé, et ADEDY, Fédé du public) ont refusé de repousser la grève et d'annuler le rassemblement.

Et, comme cela avait été prévu à l'origine, une manif a bien eu lieu, à l'initiative d'un très très gros pôle radical constitué entre autres de militant-e-s de la gauche anticapitaliste". (j'adore le "très très gros"! ça , c'est de l'info! Passons)

Ecrit comme cela, il semble que les directions syndicales ont courageusement résisté aux pressions du gouvernement. Hourrah pour les directions syndicales!

Seulement voilà...

Relisons mieux: "comme cela avait été prévu à l'origine, une manif a bien eu lieu, à l'initiative d'un très très gros pôle radical". Sans autre source d'infos, on ne peut pas comprendre le vrai sens de cette phrase.

Voici d'autres sources:

"Malgré les violences à Athènes et dans plusieurs autres villes, les deux grandes centrales syndicales du pays, la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE, 600.000 adhérents) et la Fédération des fonctionnaires (Adedy, 200.000 membres), ont ignoré un appel du Premier ministre à renoncer à toute manifestation dans la capitale.

Mais les syndicats ont cependant pris en compte la situation: ils ont annulé un grand défilé prévu dans le centre d'Athènes et appelé les travailleurs à un rassemblement "paisible" devant le parlement, sur la place Syntagma, à 12h00 (10h00 GMT).

Les syndicalistes communistes (PAME) ont prévu de leur côté de manifester dans le centre d'Athènes avant le rassemblement syndical."

(AFP)

"The central demonstration in Athens took place from 10 am to 2 pm, despite the decision of the trade-union federation leadership to limit itself in a meeting. The blocks of the Communist Organization of Greece marched from the initially fixed meeting place towards the Parliament, uniting during the demonstration with the other allies of the Coalition of Radical Left (SYRIZA). The blocks of SYRIZA composed the bulk of the whole meeting.

campo antiimperialista

(note: campo antiimperialista, sauf erreur de ma part, est le site d'une organisation d'origine maoïste membre de la coalition Syriza)

"La grève générale était prévue de longue date, mais le Premier ministre, Costas Caramanlis, avait appelé les syndicats à renoncer à toute grande manifestation, pour éviter de nouveaux heurts. Les deux grandes centrales syndicales du pays, qui comptent environ 800.000 membres, ont annulé un grand défilé dans le centre d'Athènes, mais elles ont appelé les travailleurs à un "rassemblement paisible", sur la place Syntagma, en face du parlement grec.
La tribune"

Autrement dit, les principales directions syndicales ont cédé aux pressions du gouvernement et tenté d'annuler la manifestation, au profit d'un "rassemblement pacifique". (Annuler tout eut été suicidaire pour ces centrales). Mais l'extrême-gauche, dont Syriza et les autonomes, les enseignants, le syndicat pro-communiste (dont la base doit être plus exigeante) et vraisemblablement nombre de travailleurs membres des principaux syndicats, ont maintenu, contre ces directions, la manifestation.

Mais il y a plus gênant encore, dans l'attitude de la direction actuelle du NPA, telle qu'elle s'exprime sur le site:

Revoyons l'article précédent, à propos de la Grèce:

"une grève générale massive de 24 heures devait avoir lieu, mercredi 10 décembre, alors que les enseignants étaient déjà en grève. Ce sera le meilleur moyen de faire prendre conscience du lien entre la crise capitaliste et la répression policière menée par le gouvernement de la droite libérale, que le mouvement social doit chasser"(1)

Chasser le gouvernement par une grève générale de 24 h? Vous voulez rire? Bon, ce n'est pas vraiment ce que dit l'article, mais aucune critique n'est faite de ce genre de grève qui ne sert qu'à empêcher une vraie mobilisation des travailleurs, qui elle doit passer par une grève générale illimitée.

Grève générale illimitée? Est-ce vraiment le moment? Encore un mot d'ordre de sectaires archaïques", comme la direction de la LCR aime à appeler ceux qui luttent pour une orientation révolutionnaire du parti?

"Dans l’un des amphis du premier étage, étudiants et travailleurs font le point dans une assemblée générale sur les moyens d’organiser la lutte commune pour contraindre Caramanlis à jeter l’éponge. Militant de la gauche de la gauche, un syndicaliste harangue l’AG : «Il ne faut pas plier jusqu’à ce que le gouvernement démissionne.» «On ne peut pas attendre les journées d’action prévues pour la fin du mois : il faut maintenir la pression», renchérit un autre sous les applaudissements, évoquant «une grève à durée indéterminée». Un médecin s’inquiète de voir les directions syndicales accepter les propositions d’augmentation des salaires du gouvernement, «tombant dans le piège du pouvoir».

Libération

"tombant dans le piège du pouvoir" ou tendant un piège aux travailleurs? Ce n'est pas avec le genre d'infos actuellement diffusées sur le site du NPA que les militants pourront se faire une vraie idée du rôle des directions syndicales.

L'article le dit, des réunions ont eu lieu entre ouvriers et étudiants. Le rôle d'un parti révolutionnaire est d'organiser ou d'aider à organiser ce type de jonctions, ce qui ne pourra se faire que contre les directions syndicales, qui voudraient que les travailleurs se cantonnent dans un rôle de spectateurs face aux luttes des jeunes contre le pouvoir et la répression policière.

De nombreux articles de la presse bourgeoise soulignent aussi que le gouvernement actuel est totalement dépassé, et semble perdre le contrôle. Le mot d'ordre de gouvernement ouvrier doit être avancé: on ne peut se contenter de "faire pression" ou de "dénoncer". Il faut aussi proposer une alternative sérieuse!

(1) l'article de Rouge , l'organe de la LCR,  concluait quant à lui:

"une grève générale massive de 24 heures devait avoir lieu le mercredi 10 décembre, alors que les enseignants étaient déjà en grève. Ce sera le meilleur moyen de faire prendre conscience du lien entre la crise capitaliste et la répression policière menée par le gouvernement de la droite libérale, que le mouvement social doit chasser".

D’Athènes, Andreas Sartzekis "

Andreas Sartzekis est membre de la section grecque du SU, l'organisation internationale de la LCR

Ne vous fatiguer pas à comparer: ce sont exactement les mêmes phrases que l'article du NPA.  Mais ce dernier  n'est pas signé.

 

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