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10 décembre 2008

Grèce: radicalisation des luttes

08/12:

On est en manque d'infos, comme d'habitude, la presse bourgeoise française ramenant cela aux émeutes des banlieues de 2005. Or, on se trouve en Grèce dans un mouvement clairement politisé, essentiellement étudiant. Les anarchistes et le mouvement de la gauche radicale Syriza entre autres, (seuls noms cités par la presse) y jouent un rôle de premier plan. Et parallèlement à cela, il y a une montée des luttes sociales, contre les privatisations, entre autres.

La violence policière d'un État héritier du régime fasciste des colonels est un élément déclencheur. Les incidents semblables à celui qui a causé la mort d'un jeune garçon de 15 ans se multipliaient ces derniers temps. Mais c'est la politique d'attaque frontale du gouvernement de droite contre les classes populaires (entre autres retraites et enseignement ( salaires au niveau du smic) qui est visée.

Les scandales financiers à répétition impliquant l'église orthodoxe jouent sans doute un rôle mineur dans ces événements, mais affaiblissent le soutien de l'Etat dans les classes moyennes.

Mercredi doit avoir lieu une grève générale décidée par les organisations syndicales, tandis que les protestations étudiantes contre la violence policière se multiplient.

Avec ce peu d'informations, il est encore difficile de déterminer quels devraient être l'action d'un parti révolutionnaire, mais les grandes lignes peuvent être esquissées:

Il me semble clair qu'il faut tout faire pour unir les deux mouvements, étudiant contre la violence policière et social des ouvriers La mouvance autonome, très active, du moins selon la presse bourgeoise et ces autonomes eux-mêmes préfèrera sans doute continuer des actions isolées. Cependant l'union des deux mouvements se fera sans doute, mais de manière ponctuelle et désorganisée.  Le rôle d'un  parti révolutionnaire est de chercher à construire des relations organiques entre les deux, le mouvement étudiant devant soutenir les ouvriers dans sa lutte contre le gouvernement , mais aussi contre le sabotage des luttes par les syndicats, en appelant à une grève générale illimitée, et non à cette farce que sont les " grèves de 24 h".

Vu la radicalisation, il faut mettre en avant la chute du gouvernement, l'ensemble des revendications minimales et maximales, et l'appel à un gouvernement ouvrier. Si on ne le fait pas dans de telles circonstances, on ne le fait jamais!

Toute information plus précise sur la situation, son évolution et ses mécanismes est bienvenue.

Le journal bourgeois le plus précis sur le meurtre d'un étudiant qui a déclenché les luttes est la Tribune de Genève:

"Andreas, 15 ans, était le fils d’un ingénieur et d’une bijoutière du quartier huppé de Kolonaki. Ce n’était ni un extrémiste ni un marginal. Samedi soir, il se trouve pourtant parmi le groupe qui jette des pierres contre un véhicule des «gardes spéciaux» qui circule dans le quartier universitaire d’Exarchia près du centre d’Athènes. Un acte de défiance vis-à-vis de policiers qui ont la réputation d’être embauchés sur favoritisme politique? Le véhicule s’arrête, un policier sort et tire à trois reprises en direction d’Andreas. Mortellement touché à la poitrine l’adolescent s’écroule."

(source : anthopologie du présent)

Suite (10/12):

En vitesse: je viens de lire une dépêche AFP, qui souligne combien l'unité des deux mouvements, étudiant et ouvrier, est une clé du débat.

Le Premier ministre a lancé un appel "à renoncer à toute manifestation dans la capitale. M. Caramanlis avait souhaité mardi, dans un discours à la Nation, qu'il n'y ait pas de confusion entre les combats des travailleurs et la mort de l'adolescent." Autrement, dit, il a bien vu le danger. Et en particulier, la jonciton entre les éléments les plus politisés et le mouvement de masse.

 

Mais la suite est plus instructive encore:

Les directions syndicales n'ont pu évidemment répondre à cet appel. Ils auraient été complètement déconsidérés. Mais

"les syndicats ont cependant pris en compte la situation: ils ont annulé un grand défilé prévu dans le centre d'Athènes et appelé les travailleurs à un rassemblement "paisible" devant le parlement, sur la place Syntagma, à 12h00 (10h00 GMT)"

Un exemple de plus de la collaboration entre directions syndicales et Etat bourgeois, et qui justifie une lutte sans relâche, au sein des syndicats, contre ces directions, et un appel à la grèce générale illimitée contre la politique anti-populaire du gouvernement, et contre la répression policière.

17 h 00 :

Enfin un article, assez bien sur le plan informatif, sur le site du NPA .

Mais sur le plan politique, l'article, en première page du site est plutôt mince.

Le minimum est donné:

- l'alliance nécessaire entre les deux mouvements est mis en avant, c'est très bien, mais comment cette alliance peut-elle prendre forme? Voilà qui serait intéressant.

- Et l'exigence, qui est déjà celle des partis sociaux-démocrates, de démission du gouvernement, ok. Mais sans offrir la perspective simple, et évidente en de telles circonstances (pour des révolutionnaires, s'entend) de "gouvernement ouvrier".

Rien sur la grève générale illimitée, rien sur l'auto-organisation des luttes: bon, ok, c'est un premier article écrit dans l'urgence. On peut espérer qu'il sera corrigé pour être plus complet. Car c'est la "vitrine" du site, et donc du NPA sur Internet.

Mais surtout rien sur l'attitude inacceptable des directions syndicales qui ont déplacé les manifestations pour éviter la jonction. Et par conséquent rien sur la lutte indispensable des travailleurs contre ces directions.

LE NPA est encore en formation, on peut espérer que ce discours évoluera. Mais  il faudra beaucoup d'énergie aux militants révolutionnaires en son sein: car cela rappelle terriblement la LCR, et ses habitudes de "faire pression" sur les directions existantes,sans proposer d'alternative ni faire de critiques réelles. Il faut que le NPA évite cet écueil s'il ne veut pas, dans les luttes à venir, s'embourber dans l'impuissance, et rester sur le bord de la route pendant que ses militants se battent et s'exposent à la répression .

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